#22 Last Action Hero
- E u S d C
- 2 mars 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mars 2019

La chronique du meilleur film d'action des années 90 (oui oui c’est complètement subjectif). Laissez-moi vous le prouver.
Danny Madigan est un cinéphile comme nous tous et comme nous tous il a une idole ... Cette idole c'est Jack Slater joué par Arnold Schwarzenegger ... Il connait les Jack Slater sur le bout des doigts et préfère sécher les cours au profit d'une énième séance des aventures de son idole ... A la fin de la projection X de Jack Slater III , son ami projectioniste , Nick , lui propose de découvrir en exclusivité la quatrième aventure de son idole .... Danny accepte et retourne en cours, pensant à son héros , au point de l'imaginer dans la peau de Hamlet dans une séquence qui est absolument fantastique et hilarante ....
Danny se rend donc à cette projection privée et Nick lui offre un ticket magique appartenant autrefois à son père que Houdini en personne lui aurai remis ... C'est donc le regard plein d'étoile que Danny prend place dans un siège et se prépare à vivre l'aventure la plus palpitante de sa vie.
Lors de la projection, le ticket se met à réagir et un bon rouleau de dynamite du film sort littéralement de l'écran pour rouler jusqu'aux côtés de Danny ... Et il se retrouve par magie dans le film à l'arrière de la voiture de Jack Slater lors d'une course poursuite ....
A partir de là Danny devra expliquer comment il connait autant de choses sur la vie de Jack, de son entourage et sur les méchant, et ce jusqu'a la fin où le méchant utilise le ticket magique pour pouvoir venir dans notre réalité .....
Pas glop pas glop me direz vous. Mais c'est sans compter sur deux atouts maîtres aux rennes de ce film ...
Derrière la caméra, j'ai nommé John McTiernan qui a révolutionné le film d'action avec Predator et Die Hard.
Participant au scénario , même si je pense que 80 % sont de lui , Mister Shane Black , scénariste de L'arme Fatale 1 (il sera à la base d l’histoire du 2 mais quittera le navire quand la production refuse de faire mourir le personnage de Martin Riggs) , Predator (script consultant , il y joue le rôle d’Hawkins, le bidasse qui se croit drôle…) , The Monster Squad, Le dernier Samaritain , Au Revoir a Jamais , avant de passer réalisateur avec Kiss Kiss Bang Bang, Iron Man 3, The Nice Guys et le désastre The Predator….
Rien que ces deux noms donnent au film une aura de poids lourd. Mais de son déroulement bourrin au possible s'échappe une petite question en entraînant pleins d'autres : Les héros de film d'action ne sont-ils que des bourrins ?
Ce film répond à notre question en nous montrant l'envers de la vie de héros de film, qui d'ailleurs dans leur film ne sont pas des héros mais des messieurs tout le monde qui ont des méthodes qui leurs sont propres. Comme souvent chez les personnages Blackien, le héros est victime de traumatismes qui le hantent. Chez Martin Riggs c’est la mort de sa femme, ici, chez Jack Slater, c’est la mort de son fils, tué par son rival l’Éventreur à la fin de Jack Slater 3.
De plus dans ce film on nous montre le héros bourrin indestructible être emmerdé par son ex-femme, qui s'avère être en fait une personne qu'il paye pour essayer de montrer à ses collègues qu'il à un semblant de vie privée. Il se fait du souci pour sa fille qui prend la même voie que lui, préférant démonter et remonter un fusil d'assaut plutôt que d'aller au bal de promo. Tout ce nous ne voyons pas, l’envers du décor se déroule sous nos yeux et révèlent les fissures d’un héros amené à devenir déchu. Il est démonté quand il apprend qu'il n'est en fait que le héros d'un film se demandant en quoi la mort de son fils , de laquelle il ne s'est jamais remise , est un argument marketing ... Plein d'autre questions le hantent amenant le film à cette réflexion : Peut-on s'approprier un héros d'action au détriment de ce qu'il pourrait ressentir , aussi imaginaire soit-il ? Peut-on détruire sa vie au profit de juteux bénéfices sans se soucier de ses sentiments ? ....
En gros, les héros de films ne sont des héros que parce que nous, les spectateurs, leur donnons cette aura alors que la seule chose à laquelle ils aspirent est une vie heureuse et agréable. Imaginez que votre vie ne soit qu'une succession de scénari où les scénariste s'amusent pêle-mêle à tuer vos parents, votre femme , vos enfant , à vous pourrir la vie comme jamais . Moins drôle là ...
Ce thème fait directement écho à une nouvelle de Richard Christian Matheson écrite en 1982, s'intitulant C'était écrit, où le personnage principal se rend compte que toute sa vie est un scénario et que chacune de nos destinées ne dépend que de l'imagination de plusieurs hommes assis derrière leurs bureaux au dessus d'une épicerie. Moins glorieux que cette saloperie de destin soi-disant aux mains d'un énergumène dont l'existence reste à prouver.
Enfin bon tout ça pour dire que dans le film, le statut de héros est soumis à rude épreuve ...
Mais il n'y à pas que ce côté là qui est développé dans le film, il y a aussi le côté d'auto dérision ...
Si vous pensez encore que Schwarzenegger est là par hasard, alors ne continuez pas à lire. Si il joue dans ce film, c'est parce qu'il est le symbole même du héros d'action et dans ce se film il se fous de lui-même. Il trouve que Stallone est parfait dans le rôle de Terminator , écorche son nom pensant qu'il s'agit d'un comique (-" Ne suis-je pas le grand comique Arnold Albert Schweizer ? " - "Schwarzenegger" - " A tes souhaits »), enquille autant de répliques aussi connes que dans tout ses films réunis, enlève des litres de pétrole qui coulent sur lui en un coup de torchon et j'en passe, pour le reste à vous de découvrir ...
Ce film renferme aussi une critique des films d'actions de manière plus générale où casser une vitre avec le poing ne fait pas mal , où les voitures explosent avec une seule balles ... Quand Jack Slater découvre la réalité il n'est pas au bout de ses surprises . Casser une vitre avec ses poings fait mal, les voitures ne pètent pas quand il tire dessus il se rend compte qu'il peut mourir pour la première fois et surtout que les méchants peuvent gagner. Il se souvient aussi de son passé, étoffant le personnage d'une dimension qui ne le cantonne pas au personnage d’un seul film n’ayant pas conscience des événements des autres films, apportant une notion de double réalité chez le personnage, la nôtre et la sienne. Comme il se perçoit face à notre perception de lui. J’en veux ce passage où Slater demande à Danny pourquoi il douterait de lui maintenant. Danny de lui répondre sentencieux que c’est parce que nous sommes dans le monde réel.
On peut également, si on est fondu du casque comme moi, voir dans ce film un message lancé aux jeunes spectateurs du monde entier : Les films c'est au cinéma, pas dans la rue.
Tout ça pour dire que Last Action Hero est le film d'action et qu'il porte bien son nom, le film étant un testament lucide sur les héros de films d'actions qui prospéraient sur les écrans avant ce film, développant de manière inédite une facette inconnue des héros d'action et enterrant en même temps tout un pan du cinéma américain (Die Hard avait commencé à opérer ce changement mais le message n’était pas aussi limpide), ce qui à sûrement valu l'échec du film (en plus de se retrouver face à un certain Jurassic Park, sorti une semaine plus tôt aux États-Unis). Le public n’étant pas prêt à voir son rôle remis en question quant aux films d’actions. Le temps donnera raison à ceux qui avaient eu la chance de découvrir ce chef-d’œuvre sur grand écran (Le Palace à Tulle en Août 93 📷 📷 <3) et le film deviendra un film culte au fil des années pour atteindre l’aura que nous lui connaissons encore aujourd’hui
Pour tous les aspects développés, la mise en scène magistrale de John McTiernan (et il viendra enterrer toute la concurrence 2 ans plus tard avec Die Hard 3), le scénario moins con qu’il en a l’air, une BO de Michael Kamen qui cite ses travaux précédents (Die Hard1&2, l’Arme Fatale) et explose du début à la fin du films, des références à quasiment chaque plan, Last Action Hero transpire l’amour du film d’action des années 80 et l’aide à mettre un pied dans les années 90. Et même si il fut maladroit, ce premier pas ouvrira des portes sur l’avenir pour des films comme Matrix et autres consorts de l’action du nouveau millénaire. Pour toutes ces raisons invoquées et l’aspect testamentaire de tout un pan de la culture cinéma Américaine, Jack Slater est vraiment Le Last Action Hero (et puis bordel!!! Cette affiche. On en fait plus des comme ça!!!) ....
Snifffff !!!!!
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